À chaque personnalité son remède

par Mona Hébert, homéopathe, naturopathe, herboriste

 

À la fois philosophie, art et science médicale, l’homéopathie s’adresse à notre globalité. Au-delà des symptômes, elle s’attaque aux causes profondes qui génèrent nos malaises.

Chacune de nous présente des aspects physiques, psychiques, émotionnels et spirituels si intimement reliés qu’on ne peut les dissocier. Logiquement, donc, la maladie, à l’origine, n’est pas simplement le résultat d’une fatalité extérieure ou d’une programmation génétique. Notre santé dépend non seulement de notre environnement, mais aussi de l’idée que l’on a de soi, de nos angoisses, désirs, illusions, frustrations, paradoxes… De ce fait, guérir, c’est aussi apprendre à se connaître, identifier ses peurs et parfois adapter ses rêves. L’homéopathe le sait. C’est pourquoi elle cherche à comprendre les liens entre les différents symptômes et les réalités de la patiente.

LES GRANDS REMÈDES FÉMININS

La médecine homéopathique nous touche chacune dans ce que nous avons de plus intime, dans toutes nos façons particulières de vivre notre féminité. Elle nous aide à fouiller dans nos mémoires, à retrouver nos racines et notre équilibre. Le traitement homéopathique agit comme une clé, un message qui mobilise notre énergie vitale, stimule les forces de guérison naturelles de l’organisme.

L’homéopathe ne propose pas de recettes, mais elle cherche un remède qui soit à l’image de l’état particulier de la personne qui consulte. Ainsi, des personnes victimes d’une pathologie identique se voient souvent prescrire des remèdes différents, du fait même de leur façon bien personnelle d’appréhender la maladie. En fait, à chaque remède correspond un portrait du déséquilibre de la personne à qui il s’adresse. Certains sont plus près de nous, comme des archétypes de notre réalité de femmes dans nos transformations. En voici quelques-uns:

Sepia

Ce remède est fabriqué à partir de l’encre de la seiche, petit animal marin qui lance un nuage d’encre noire quand il se sent menacé. Le remède Sepia est souvent prescrit à la suite de changements hormonaux, à la puberté, à la grossesse ou à la ménopause. Il convient à celle qui présente entre autres les symptômes suivants:

  • Fatiguée, déprimée, elle n’a plus le goût de grand-chose.
  • Elle a beaucoup donné, en fait trop pour les autres.
  • Elle ne se reconnaît plus dans son rôle actuel et a peur de changer.
  • Elle est déchirée entre son devoir et sa soif de rébellion.
  • Elle est irritable, et le lien avec ses proches est devenu un fardeau.
  • Elle n’exprime pas son malaise et préfère rester seule.
  • Sa libido semble avoir disparu. Elle se néglige. Seuls la danse ou un bon exercice lui font du bien.

Lachesis

Un remède fait à partir du venin du serpent surukuku, métaphore symbolique de la transformation. Le remède Lachesis, utilisé notamment lors de la ménopause, correspond à l’intensité et à la passion faites femme. Il s’adresse à celle que voici:

  • Comme un serpent, elle est habitée d’une puissance concentrée souvent incontrôlable, qui parfois la blesse et agresse aussi les autres. Son volcan intérieur la consume, elle brûle son entourage et se retrouve isolée avec des besoins toujours inassouvis.
  • Comme un animal, elle se sent vite menacée.
  • Suspicieuse, hypersensible, elle attaque à la moindre menace.
  • Jalouse, elle est aussi très séductrice.
  • Elle aime les couleurs très voyantes et sait se faire remarquer.
  • Elle peut se sentir réprimée, confinée et même avoir à l’occasion des crises de panique. L’inconscient animal compulsif ne trouve pas d’exutoire.
  • Elle parle sans arrêt et change rapidement de sujet, pour compenser sa sensation d’étouffement.
  • Pour échapper à sa tension, elle est portée sur l’alcool ou les drogues.
  • Son SPM est pénible, elle devient très irritable et déprimée et souffre de migraines. Ses malaises s’aggravent à son réveil et elle se sent mieux pendant ses menstruations.

Pulsatilla

L’anémone pulsatille est une petite fleur qui vit en colonie et plie avec le vent. La femme Pulsatilla va mieux lorsqu’elle est entourée et soutenue.

  • Elle se sent fragile et trouve difficile de tolérer la dureté du monde.
  • Elle tient à être en relation avec quelqu’un sur qui s’appuyer.
  • Elle se sent facilement abandonnée. Le drame de sa vie, c’est sa difficulté à se faire aimer.
  • Douce, dépendante, irrésolue, son caractère est très changeant.
  • Elle pleure fréquemment et aime qu’on la console.
  • Elle n’a jamais soif. Ses malaises sont pires en soirée.
  • Elle recherche l’air frais, étouffe dans une pièce chaude.
  • Elle ne tolère pas les aliments gras ou trop riches.
  • Elle se plaint souvent de problèmes hormonaux concernant ses menstruations, ses grossesses ou sa ménopause.
  • Elle a une forte tendance aux rhumes, aux migraines et aux varices.

RESSOURCES

Hahnemann, S., M.D. Organon de l’art de guérir, Doctrine homéopathique, 6e édition, Paris, Similia, 1986.

Lockie, Dr A., et Geddes, Dr N. Homéopathie, Principes et traitements, Encyclopédie pratique, Sélection du Reader’s Digest, 1995.

Sankaran, Dr R. The Soul of Remedies, Homeopathic Medical Publishers, Bombay, 1997.

Murphy, R., N.D. Lotus Materia Medica, Homeopathic and Spagyric Medecines, First Edition, É.-U., 1995.

Cet article est tiré du livre « La Médecine des femmes » de Mona Hébert, publié au Editions du Roseau (2003).

Démystifions

1er mythe :
L’homéopathie est inoffensive.

Les remèdes homéopathiques bien prescrits ne présentent aucun danger et n’ont pas d’effets secondaires. Une mauvaise compréhension des lois homéopathiques peut toutefois entraîner des désagréments sérieux, d’où l’importance de consulter une homéopathe compétente.

2e mythe :
L’homéopathie est
une forme d’herboristerie.

Même si une forte proportion des remèdes homéopathiques est d’origine végétale, beaucoup d’autres proviennent de sources minérales et animales. De plus, si les substances des plantes agissent directement sur les organes, celles de l’homéopathie stimulent l’énergie vitale pour que le corps travaille tout entier à son rééquilibre.

3e mythe :
L’homéopathie agit comme une vaccination.

La vaccination pousse le corps à fonctionner comme s’il avait une maladie, ce qui active le système immunitaire. L’homéopathie stimule l’énergie vitale et incite le corps à se guérir lui-même.

4e mythe :
L’homéopathie n’est pas
scientifique.

Les remèdes homéopathiques sont préparés en laboratoire de façon très contrôlée. Aucun principe de base de la doctrine n’a été modifié depuis sa création il y a 200 ans. L’hypothèse homéopathique est vérifiée de façon empirique par la guérison de nombreux malades, et plusieurs études ont permis d’en confirmer l’efficacité.